Sleepwalkers, c'est quoi ? (Contexte)

23h ► Les talons hauts claquent sur les trottoirs, les visages s'illuminent  aux clignotements des grands panneaux lumineux de Wall Streets, et si les rues n'étaient pas aussi bondées, les rires résonneraient sûrement contre les hauts murs de briques des allées. Les maquillages sont finalisés, les souliers, sélectionnés, et les groupes d'amis s'élancent dans les rues, à l'assaut des endroits les plus en vogue de la grosse pomme.

Minuit ► Première tournée de shooters offerte par votre riche ami de l'école privé, et certainement pas la dernière. Les verres claquent  en groupe contre la table en verre avant que les têtes ne se soulèvent et que les voix ne s'élèvent de nouveau, plus fortes que précédemment. La soirée ne fait que commencer, mais ce petit verre - d'un breuvage exclusif à ce club quasi privé - est déjà un bon avant goût des abus à venir.

1h ► Les lumières se tamisent un peu plus au dessus du dancefloor. Des chansons du début des années 2000 commencent à résonner, éveillant la nostalgie de tous. Dans un coin, votre amie se frotte à un inconnu aux airs de footballer américain, alors qu'une autre est, depuis longtemps, disparue dans les toilettes, à la recherche de quelque chose d'encore plus électrisant que l'alcool.

2h ► À cette heure, une majorité de la bande d'amis est dans les toilettes, ou dans un bout de ruelle sombre. Pour se vider le contenu de l'estomac, irrité par un peu trop d'abus; pour céder au plaisir de la chaire avec un parfait inconnu; pour conclure une entente pas très catholique avec une association loin d'être reconnue.

3h ► Les clubs ferment, les locaux se vident, les rues s'animent de nouveau. Ça marche de manière désordonnée, ça s'appuie sur les amis. Chaque groupe a son propre restaurant ouvert 24 heures sur 24 préféré, et tous s'y dirigent, forcément. Quelle meilleure façon de terminer la soirée ?

4h ► Meilleure plage horaire pour les célèbres taxis de New-York. Pire plage horaire pour se promener dans les ruelles isolées. Les rues commencent à se vider, un peu. On pourrait, à ce moment, croire que la ville est sur le point de vraiment s'endormir. Ce serait une erreur; dans certaines demeures, les lumières s'allument déjà.

5h ► Les riches privilégiés des États-Unis se mettent au lit à l'heure où les ingrats travailleurs de la construction finissent de se préparer. Métro déjà remis en activité, travailleurs et fêtards se croisent parfois à cette heure où le soleil tarde tout de même à pointer le bout de son nez.


La grosse pomme ne dort jamais, du lundi au dimanche, à toute heure du jour ou de la nuit. Malgré tout, entre ses rues qui s'entrecroisent, ses quartiers trop animés, ses rues dangereuses et ses avenues tranquilles, chacun fini par s'y identifier. Il règne partout, de l'est à l'ouest, cette étrange odeur de familier, qui fait que même une fois à l'étranger, la ville qui ne dort jamais finit par nous manquer.